Qu’est-ce qui déplaît autant aux éditorialistes dans le discours donné par Donald Trump le 27 avril à l’hôtel Mayflower de Washington, sur la politique étrangère qu’il se propose de mener s’il est élu président en novembre prochain pour les Républicains ? On les dirait sans repères personnels, reprenant le plus souvent, comme s’ils étaient eux-mêmes engagés dans la campagne présidentielle américaine, les réactions partisanes des soutiens à Hillary Clinton – celle de Madeleine Albright, secrétaire d’Etat de Bill Clinton entre 1997 et 2001 par exemple: « Je n’ai jamais vu une telle combinaison de slogans simplistes, de contradictions et d’inexactitudes dans un même discours. Le but de Donald Trump était peut-être de nous convaincre qu’il peut être présidentiable. Au lieu de ça, il a souligné le fait qu’il mène la campagne présidentielle la plus imprudente et la plus dangereuse de l’histoire moderne ». Ou encore celles, nombreuses, d’universitaires et de conseillers politiques qui jugent son discours « décousu », voire « pathétique ».Munis de ce viatique, nous avons préféré écouter son discours (voir la vidéo) puis en lire le texte (1). A titre exceptionnel, nous en joignons la traduction en français (réalisée par nos soins, elle n’est pas celle d’un professionnel) pour que nos abonnés non anglophones puissent se faire leur propre opinion. Parce qu’il est intéressant quelles que soient les convictions de chacun. Et que l’on peut oublier les épithètes meurtrières qui accompagnent les commentaires de la presse dominante, des deux côtés de l’Atlantique.
Une chose tout d’abord. Sans surprise, Donald Trump affirme la primauté de son pays, exactement comme les autres candidats et comme ses prédécesseurs. « Nous conduirons le monde », disait Barack Obama dans le discours d’ouverture de son double mandat. « Le tableau que je vais brosser aujourd’hui va aussi nous ramener à un principe intemporel. Ma politique étrangère mettra toujours les intérêts des Américains et de la sécurité américaine au-dessus de quoi que ce soit d’autre. Ce sera le fondement de chacune des décisions que je prendrai », annonce Donald Trump ; parce que « le monde est plus pacifique et plus prospère quand l’Amérique est plus forte ». Amen. Il répond, comme les autres au sentiment d’une population convaincue au fond qu’elle est par nature über alles. Est-ce cette arrogance non questionnée qui déplaît ? Non. Ce que les Américains considèrent comme leur « exceptionnalité » est accepté par les grincheux médiatiques – comme par nombre de politiques européens, partout. Alors ? Le constat de la perte de puissance, économique et géostratégique des Etats-Unis établi par Donald Trump lui est-il propre ? « Notre déficit commercial en matière industrielle avec le monde approche maintenant de 1000 milliards de dollars par an. Nous reconstruisons d’autres pays quand nous affaiblissons le nôtre » dit-il. Mais Bernie Sanders, le concurrent démocrate d’Hillary Clinton, n’est pas plus tendre.
Mais pour quelle raison Donald Trump est-il, dans ce discours sans outrance, l’homme à abattre ?
Ah ! Mais il y a quelque chose n’inacceptable, de bouleversant presque, pour les rédactions, une majorité des politiques des partis dominants – et d’ailleurs pour les instances européennes elles-mêmes : dans le chapitre de ses objectifs s’il est élu président, Donald Trump bouscule en quelques mots le politiquement correct tacite de l’entre-soi : « Nous ne livrerons plus ce pays, ou sa population, aux sirènes trompeuses du globalisme ». Une phrase qui vient dans le chapitre final du discours – parce qu’il y a des chapitres et un ordre étudié, rien d’incohérent. Ne doutons pas que les phrases suivantes, qui percutent de front les mythes en vogue chez les dirigeants européens, ont fait frémir d’indignation les chantres de l’européisme, de la fin des nations et du « partage de souveraineté » : « L’Etat-nation reste le vrai fondement du bonheur et de l’harmonie ». Dans la même veine et à la suite, les promoteurs, Commission européenne comprise, du traité transatlantique (TTIP ou TAFTA) ne peuvent qu’être saisi d’effroi : « Je suis sceptique quant aux ententes internationales qui nous lient ensemble et tirent l’Amérique vers le bas, et je ne ferai jamais entrer l’Amérique dans aucun accord qui réduirait notre capacité à contrôler nos propres affaires ». Preuve à l’appui : « L’ALENA par exemple a été un désastre total pour les Etats-Unis en vidant nos Etats de leurs entreprises et de leur emplois. Jamais plus. Seul l’inverse se produira. Nous allons conserver nos emplois et en amener de nouveaux ».
Preuve peu contestable (ce sont un million d’emplois qui ont disparu et les Américains le savent pour l’avoir vécu) et position qui va à l’exact inverse de toutes les « études » sorties opportunément par le FMI, l’OCDE et les instances européennes et qui vantent à la fois la « globalisation » et la vertu du traité transatlantique. Position inverse, aussi, de celle plaidée par le président Obama lors de son passage la semaine dernière en Europe et soutenue par la chancelière allemande, mais fortement contestée dans les rues de Hanovre, par exemple. Mais position commune, impopularité oblige, aux autres candidats, y compris à Hillary Clinton qui n’a pas hésité à changer ses convictions sur le TTIP qu’elle a d’abord soutenu. Qu’est-ce qui inspire Donald Trump ? Les tribunaux d’arbitrage qui permettraient aux multinationales de contester aux Etats la capacité de « contrôler leurs propres affaires » ? Le constat d’échec de l’ALENA (accord de libre échange nord-américain entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique qui date de 1994) reconnu par ses promoteurs eux-mêmes (2) ? Celui d’une trop grande ouverture à la Chine, sans le retour espéré ? « Notre président a permis à la Chine de poursuivre son agression économique sur les emplois et les richesses de l’Amérique, quand elle refuse d’appliquer les règles commerciales – comme il n’a pas pesé suffisamment sur elle pour qu’elle freine la Corée du Nord ». En tous les cas, il va à contresens de la volonté d’ouverture à marche forcée du président Obama, inlassable promoteur des traités de libre-échange avec l’Union européenne comme avec l’Asie (Traité transpacifique, TPP).
Autre péché grave : il met une croix sur la politique interventionniste américaine. En mettant les points sur les i. « Tout a commencé », dit-il « avec l’idée dangereuse que nous pourrions transformer en démocraties à l’occidentale des pays qui n’avaient ni expérience ni intérêt à devenir des démocraties occidentales ». Le résultat ? « Nous avons ruiné leurs institutions puis nous avons été surpris de ce que nous avons déclenché. Avec pour résultat des guerres civiles, du fanatisme religieux : des milliers de vies américaines, des milliards de dollars qui ont été perdus. Un vide a été créé que l’Etat islamique allait combler. L’Iran lui aussi allait se précipiter et remplir le vide…». Or oser dire qu’il veut cesser « d’essayer de propager des ‘valeurs universelles’ que tout le monde ne partage pas » va à l’encontre de la conviction du monde politico-médiatique d’être du côté du « bien » en soutenant les interventions militaires américaines contre ce que George Bush appelait « l’axe du mal ». Et même si Donald Trump affirme sans ambiguïté : « Je n’hésiterai pas à déployer nos forces armées quand il n’y a pas d’alternative possible », il est taxé « d’isolationnisme », d’autant qu’il demande clairement à ses alliés européens de participer financièrement à leur défense – de rentrer dans l’histoire. De reconsidérer aussi « la manière d’améliorer la mission et la structure de l’OTAN qui sont anciennes », pour ne pas dire obsolètes, « nées de la guerre froide, pour faire face à nos défis communs, y compris sur des sujets comme l’immigration et le terrorisme islamique ».
On peut comprendre que du côté européen, renoncer à l’utopie d’une Union européenne imaginée comme un îlot pacifiste, protégé par un grand frère bienveillant et mettre de surcroît la main à la poche pour financer sa défense est un choc inattendu, voire violent. En tous les cas pour ceux qui s’en tiennent à cette version de « l’Europe », défendue aussi par la Commission et vendue par la presse. Peu nombreux sont ceux qui relèvent qu’en même temps, Trump annonce vouloir « reconstruire » les forces armées américaines – il n’a nullement l’intention de désarmer. « Nous allons dépenser ce qu’il faut pour les reconstruire. C’est l’investissement le moins cher que nous puissions faire. Nous allons développer, construire et acheter le meilleur des équipements de la terre. Notre domination militaire doit être incontestable ». Il est pourtant très bien entendu des militaires américains : « D’après un récent sondage réalisé par le journal Military Times, la plupart des militaires américains préfèrent Donald Trump et Bernie Sanders aux autres candidats à la présidentielle des Etats-Unis » (3).
Enfin, il y a l’attitude de Donald Trump envers les migrants, au nom de la lutte contre l’islam radical : « Nous devons cesser d’importer des terroristes en menant des politiques d’immigration insensées ». Pourquoi ? Parce que, dit-il « Le combat contre l’islam radical doit se mener aussi sur notre sol. Il y a chez nous des dizaines de migrants récents accusés de terrorisme. Pour chaque cas connu du grand public, des dizaines d’autres existent ». Pour tous les « pasdamalgam » médiatiques, dont la version américaine existe (« Et nous sommes en guerre contre l’islam radical, mais le président Obama ne nomme même pas l’ennemi ! », accuse-t-il. « Hillary Clinton refuse elle aussi de prononcer les mots « islam radical », même quand elle pousse pour une augmentation massive de réfugiés »), quelle transgression ! Remarquons seulement que Donald Trump est ici encore plus proche de l’opinion de ses concitoyens (son irrésistible ascension le prouve (4)) que de celle des autres candidats… Et d’ailleurs proche aussi, si l’on en croit les derniers sondages comme les dernières élections (Autriche par exemple), de ce que pense une partie de la population en Europe : « Selon un sondage Ifop pour Le Figaro, la défiance vis-à-vis de l’islam s’installe des deux côtés du Rhin. Un sentiment qui progresse fortement chez l’électorat de gauche » (5).
Oui, Donald Trump bouleverse l’image idéalisée d’une certaine « Amérique » dont ont rêvé les éditorialistes – et les politiques des partis dominants. Il n’autorise d’ailleurs aucune illusion, rien à quoi se raccrocher pour espérer que tout continue comme de coutume, même par rapport au grand méchant russe si durement traité dans les médias : « Je pense qu’un allègement des tensions et de meilleures relations avec la Russie – depuis une position de force – est possible. Le bon sens dit que ce cycle d’hostilité doit s’achever. Certains disent que les Russes ne seront pas raisonnables. Je veux en avoir le cœur net. Si nous ne pouvons pas trouver un bon accord pour l’Amérique, alors nous quitterons rapidement la table de négociations ». La remise en cause qu’il propose pulvérise les dogmes dominants tout en réaffirmant le rôle de leader des Etats-Unis.
On peut nourrir des doutes, des questions – y compris sur l’assurance, pour Donald Trump, que ce leadership est ce qu’il y a de meilleur pour le reste du monde. Mais ce qu’il propose plaît à une grande partie de ses concitoyens – et pas seulement aux plus pauvres selon un dernier sondage ! (6). Et son discours ne mérite pas le mépris affiché par les commentateurs, des deux côtés de l’Atlantique…
A suivre. Quel que soit le vainqueur de la course présidentielle, gageons que rien ne saurait rester inchangé.

Hélène Nouaille

PS : Nous reviendrons sur ce que propose Hillary Clinton en politique étrangère.

Vidéo :

Le discours de Donald Trump sur la politique étrangère américaine (40 minutes) :

https://www.youtube.com/watch?v=XW8RqLN3Qao

Notes :
(1) Site de campagne de Donald Trump, 27 avril 2016, Donald Trump Foreign Policy Speech
https://www.donaldjtrump.com/press-releases/donald-j.-trump-foreign-policy-speech
(2) Le Monde diplomatique, juin 2015, Lori M. Wallach, Retour sur les promesses de l’ALENA, Mirages du libre-échange
http://www.monde-diplomatique.fr/2015/06/WALLACH/53062
(3) Sputnik/Reuters, le 15 mars 2016, Trump a la cote auprès des militaires américains
https://fr.sputniknews.com/international/201603151023372822-trump-cote-militaire/
(4) Zero Hedge, le 27 avril 2016, Tyler Durden, Trump To Get More Primary Votes Than Anyone In History
http://www.zerohedge.com/news/2016-04-27/trump-get-more-primary-votes-anyone-history
(5) Le Figaro, le 28 avril 2016, Jean-Michel Guénois, Islam, une image dégradée en France et en Allemagne
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/04/28/01016-20160428ARTFIG00357-islam-une-image-degradee-en-france-et-en-allemagne.php
(6) Zero Hedge, le 28 avril 2016, Tyler Durden, « It’s Hard To Believe ! » – Establishment Stunned As Trum Gains « Wealthy, Well-Educated » Voters
http://www.zerohedge.com/news/2016-04-28/its-hard-believe-establishment-stunned-trump-gains-wealthy-well-educated-voters

Document :

Le discours de Donald Trump sur la politique étrangère américaine (traduction non officielle) le 27 avril 2016 à l’hôtel Mayflower, Washington.
Merci pour l’opportunité qui m’est donnée de vous parler, et merci au Center for the National Interest de m’avoir honoré de son invitation.
J’aimerais parler aujourd’hui de la manière dont j’envisage de développer une nouvelle politique étrangère pour notre pays – une politique qui remplace l’arbitraire par l’objectif, l’idéologie par la stratégie, et le chaos par la paix.
Il est temps de faire tomber la rouille de la politique étrangère américaine.
Le tableau que je vais brosser aujourd’hui va aussi nous ramener à un principe intemporel. Ma politique étrangère mettra toujours les intérêts des Américains et de la sécurité américaine au-dessus de quoi que ce soit d’autre. Ce sera le fondement de chacune des décisions que je prendrai.
America First sera le thème majeur et dominant de mon gouvernement.
Mais pour tracer la route à suivre, nous devons d’abord brièvement regarder en arrière.
Nous avons de nombreuses raisons d’être fiers. Dans les années 1940, nous avons sauvé le monde. La plus grande des générations a battu les nazis et les impérialistes japonais.
Puis nous avons encore sauvé le monde, cette fois du totalitarisme communiste. La Guerre froide a duré plusieurs dizaines d’années, mais nous avons gagné.
Démocrates et Républicains agissant de concert ont amené M. Gorbatchev à tenir compte des paroles du président Reagan lorsqu’il a dit : « faites tomber ce mur ».
L’histoire n’oubliera pas ce que nous avons fait.
Malheureusement, après la Guerre froide, notre politique étrangère a sérieusement dérivé hors de son lit. Nous avons échoué à développer une nouvelle vision pour un temps nouveau. En fait, le temps passant, notre politique étrangère a eu de moins en moins de sens.
La logique a été remplacée par la déraison et l’arrogance, et cela a conduit notre politique étrangère à un désastre après l’autre.
Nous sommes passés des erreurs commises en Irak à l’Egypte, à la Libye, puis à la ligne rouge de Barack Obama en Syrie. Chacune de ces actions a contribué à jeter la région dans le chaos et a donné à l’Etat islamique l’espace dont il a besoin pour croître et prospérer.
Tout a commencé avec l’idée dangereuse que nous pourrions transformer en démocraties à l’occidentale des pays qui n’avaient ni expérience ni intérêt à devenir des démocraties occidentales.
Nous avons ruiné leurs institutions puis nous avons été surpris de ce que nous avons déclenché. Avec pour résultat des guerres civiles, du fanatisme religieux : des milliers de vies américaines, des milliards de dollars qui ont été perdus. Un vide a été créé que l’Etat islamique allait combler. L’Iran lui aussi allait se précipiter et remplir le vide, au bénéfice d’un enrichissement sans cause.
Notre politique étrangère est un désastre total et complet.
Pas de vision, pas d’objectif, pas de direction, pas de stratégie.
Je veux identifier aujourd’hui cinq faiblesses de notre politique étrangère.
Tout d’abord, nous vivons au-dessus de nos moyens
Le président Obama a affaibli nos forces militaires en affaiblissant notre économie. Il nous a handicapés avec des dépenses inutiles, une dette massive, une croissance faible, un énorme déficit commercial et l’ouverture des frontières.
Notre déficit commercial en matière industrielle avec le monde approche maintenant de 1000 milliards de dollars par an. Nous reconstruisons d’autres pays quand nous affaiblissons le nôtre.
Mettre fin au pillage des emplois américains nous donnera les ressources dont nous avons besoin pour reconstruire nos forces armées et regagner notre indépendance financière et notre force.
Je suis la seule personne concourant à la présidentielle qui comprenne le problème et qui sache le résoudre.
Point deux, nos alliés ne payent pas leur juste part
Nos alliés doivent contribuer au coût financier, politique et humain qu’exige notre énorme fardeau sécuritaire. Mais nombre d’entre eux ne le font tout simplement pas. Ils voient les Etats-Unis comme faibles et complaisants et ne ressentent aucune obligation à honorer les accords qu’ils ont passés avec nous.
A l’OTAN par exemple, quatre seulement des vingt-huit membres, outre l’Amérique, dépensent le minimum requis de 2% de leur PIB pour la défense.
Nous avons dépensé au fil du temps des milliards de dollars – en avions, missiles, vaisseaux, équipements – configurant nos forces armées afin qu’elles assurent une défense solide pour l’Europe et pour l’Asie. Les pays que nous défendons doivent payer pour le coût de leur défense – et s’il n’en est pas ainsi les Etats-Unis doivent être préparés à les laisser assumer seuls leur défense.
L’ensemble du monde sera plus sûr si nos alliés prennent leur part en soutien de notre défense et de notre sécurité communes.
Un gouvernement Trump dirigera un monde libre, bien armé et financé.
Point trois, nos amis commencent à penser qu’ils ne peuvent pas compter sur nous
Nous avons eu un président qui n’aime pas nos amis et s’incline devant nos ennemis.
Il a négocié un accord désastreux avec l’Iran, et nous les avons vus en ignorer les termes avant même que l’encre n’en soit sèche.
On ne peut permettre à l’Iran de posséder un armement nucléaire, et sous un gouvernement Trump, ils n’y seront pas autorisés.
Tout ceci sans même évoquer l’humiliation des Etats-Unis avec la manière dont l’Iran a traité nos dix marins capturés.
En matière de négociation, vous devez être prêts à quitter la table. L’accord avec l’Iran, comme tant d’autres de nos plus mauvais accords, est la conséquence de n’avoir pas été prêts à quitter la table. Quand votre contrepartie le sait, il devient absolument impossible de gagner.
En même temps, vos amis ont besoin de savoir que vous respecterez complètement les accords que vous avez avec eux.
Le président Obama a vidé de son contenu notre programme de défense antimissile puis il a abandonné nos projets de défense antimissile en Pologne et en République tchèque.
Il a soutenu l’éviction d’un régime ami en Egypte, régime qui a, de longue date, un traité de paix signé avec Israël – et aidé l’accession au pouvoir des Frères musulmans à sa place.
Israël, notre grand ami et la seule vraie démocratie du Moyen-Orient, a été rabroué et critiqué par une administration qui manque de clarté morale. Il y a quelques jours, le vice-président Biden s’est livré à de nouvelles critique du pays – qui est une force pour la justice et la paix – au motif qu’Israël serait un obstacle à la paix dans la région.
Le président Obama n’a pas été un ami d’Israël. Il a traité l’Iran avec une tendresse affectueuse et beaucoup de soin et en a fait une grande puissance au Moyen-Orient – tout cela au détriment d’Israël, de nos autres alliés dans la région et, surtout, des Etats-Unis.
Nous avons engagé le fer avec nos plus anciens amis, qui commencent maintenant à regarder ailleurs pour chercher de l’aide.
Point quatre, nos adversaires ne nous respectent plus
En fait, ils sont aussi déconcertés que nos alliés, mais le problème le plus important est qu’ils ne nous prennent plus au sérieux.
Quand le président Obama a atterri à Cuba avec Air Force One, aucun dirigeant n’était là pour l’accueillir ou le saluer, un incident peut-être sans précédent dans la longue et prestigieuse histoire d’Air Force One.
Puis, chose étonnante, la même chose est arrivée en Arabie Séoudite, ce qui s’appelle un manque de respect.
Vous souvenez-vous que, lorsque le président s’est rendu à Copenhague, Danemark, pour obtenir que les jeux olympiques se déroulent chez nous, qu’après cet effort inouï il a été annoncé que les Etats-Unis arrivaient à la quatrième place ?
Il aurait dû anticiper le résultat avant de s’engager dans cette démarche embarrassante.
La liste des humiliations est interminable.
Le président Obama regarde, impuissant, la Corée du Nord devenir de plus en plus agressive et élargir encore son rayon d’action avec la portée de son armement nucléaires.
Notre président a permis à la Chine de poursuivre son agression économique sur les emplois et les richesses de l’Amérique, quand elle refuse d’appliquer les règles commerciales – comme il n’a pas pesé suffisamment sur elle pour qu’elle freine la Corée du Nord.
Il a même permis à la Chine de voler, avec ses cyber attaques, des secrets gouvernementaux et de s’engager dans l’espionnage industriel contre les Etats-Unis et ses entreprises.
Si l’objectif du président Obama était d’affaiblir l’Amérique, il n’aurait pu faire un meilleur job.
Dernier point, L’Amérique n’a plus une vision claire de nos objectifs de politique étrangère
Depuis la fin de la guerre froide et l’explosion de l’Union soviétique, nous avons manqué d’une politique étrangère cohérente.
Un jour nous bombardons la Libye pour nous débarrasser d’un dictateur et promouvoir la démocratie pour la population civile, et le jour d’après nous regardons souffrir cette population civile pendant que le pays se disperse en morceaux.
Nous sommes une nation qui a le souci de l’humanité. Mais l’héritage des interventions Obama/Clinton sera l’affaiblissement, la confusion et le désarroi.
Nous avons rendu le Moyen-Orient plus instable et chaotique qu’il n’a jamais été.
Nous avons laissés les chrétiens en proie à d’intenses persécutions, et même à un génocide.
Nos actions en Irak, en Libye et en Syrie ont aidé l’Etat islamique à se déployer.
Et nous sommes en guerre contre l’islam radical, mais le président Obama ne nomme même pas l’ennemi !
Hillary Clinton refuse elle aussi de prononcer les mots « islam radical », même quand elle pousse pour une augmentation massive de réfugiés.
Après l’échec de l’intervention de la Secrétaire Clinton en Libye, les terroristes islamistes à Benghazi ont détruit note consulat, tué notre ambassadeur ainsi que trois de nos braves soldats. Mais, au lieu de rester en charge cette nuit-là, Hillary Clinton a préféré rentrer chez elle et dormir ! Incroyable.
Clinton a rejeté tout ça dans une vidéo, une excuse qui était un mensonge total. Notre ambassadeur a été assassiné, et notre secrétaire d’Etat a trompé la nation – et au fait, elle n’était pas réveillée pour prendre cet appel téléphonique à trois heures du matin…
Et aujourd’hui l’Etat islamique empoche des millions de dollars par semaine en vendant le pétrole libyen.
Tout ceci changera quand je serai président
A tous nos amis et alliés, je dis que l’Amérique va redevenir forte. L’Amérique va redevenir un ami et un allié fiable.
Nous mènerons enfin une politique étrangère cohérente fondée sur les intérêts américains, et les intérêt communs de nos alliés.
Nous allons sortir des affaires de ’nation building’ pour nous concentrer sur la stabilité du monde.
Nos moments de plus grande force ont été ceux qui ont vu la politique s’arrêter à nos rivages.
Nous avons besoin d’une nouvelle politique étrangère, rationnelle, conçue par les meilleurs esprits, et soutenue par les deux partis comme par nos plus proches alliés.
C’est ainsi que nous avons gagné la Guerre froide, et c’est ainsi que nous gagnerons nos nouveaux combats dans le futur.
En premier lieu, nous avons besoin d’un plan à long-terme, pour stopper l’expansion et la portée de l’islam radical
Contenir la propagation de l’islam radical doit être l’objectif majeur des Etats-Unis.
Les événements peuvent requérir l’emploi de la force. Mais il s’agit aussi d’un combat philosophique, comme lors de notre long combat pendant la Guerre froide.
Pour cela, nous allons travailler de très près avec nos alliés du monde musulman, qui sont tous menacés par la violence de l’islam radical.
Nous devons travailler de concert avec toute nation menacée par la montée de l’islam radical. Mais le mouvement doit être à double-sens, ces nations doivent nous être amicales et se souvenir de ce que nous faisons pour elles.
Le combat contre l’islam radical doit se mener aussi sur notre sol. Il y a chez nous des dizaines de migrants récents accusés de terrorisme. Pour chaque cas connu du grand public, des dizaines d’autres existent.
Nous devons cesser d’importer des terroristes en menant des politiques d’immigration insensées.
Une pause pour réévaluation nous aidera à prévenir le prochain San Bernardino ou pire – il vous suffit de regarder le World Trade Center et le 11 septembre.
Enfin, il y a l’Etat islamique. J’ai un message simple pour lui. Ses jours sont comptés. Je ne lui dirai ni quand ni comment. Nous devons, en tant que nation, être moins prévisibles. Mais il va disparaître. Et bientôt.
Deuxièmement, nous avons à reconstruire notre armée et notre économie
Les Russes et les Chinois ont rapidement accru leur capacité militaire, mais regardez ce qui nous est arrivé !
Notre arsenal d’armes nucléaires – notre force ultime de dissuasion – a été laissé en déshérence et a désespérément besoin de modernisation et de renouvellement.
Nos forces armées en service actif ont décru de 2 millions en 1991 à environ 1,3 million aujourd’hui.
La marine a diminué de plus de 500 navires à 272 durant cette période.
Notre force aérienne est d’environ un tiers plus petite qu’en 1991. Les pilotes volent en missions de combat sur des B-52 qui sont plus âgés que la plupart des spectateurs dans cette salle.
Et que faisons-nous à ce sujet ? Le président Obama a proposé un budget 2017 pour la défense inférieur en dollars réels de près de 25% à celui de 2011.
Nos forces armées sont appauvries, et nous demandons à nos généraux et à nos chefs militaires de se préoccuper du réchauffement de la planète.
Nous allons dépenser ce qu’il faut pour les reconstruire. C’est l’investissement le moins cher que nous puissions faire. Nous allons développer, construire et acheter le meilleur des équipements de la terre. Notre domination militaire doit être incontestable.
Mais nous allons chercher où faire des économies et ne dépenser notre argent qu’à bon escient. En cette période de hausse de la dette, pas un dollar ne peut être gaspillé.
Nous allons également devoir changer de politique en matière économique, de commerce et d’immigration pour retrouver notre force économique – et ramener les Américains au  premier plan. Ce qui permettra d’ assurer que nos propres travailleurs, ici en Amérique, obtiendront des emplois, et des salaires plus élevés qui feront croître le revenu de l’impôt  comme notre puissance économique en tant que nation.
Nous devons penser plus intelligemment dans les domaines où notre supériorité technologique nous donne un avantage. Cela comprend l’impression 3-D, l’intelligence artificielle et la cyberguerre.
Un grand pays prend également soin de ses soldats. Notre engagement envers eux est absolu. Un gouvernement Trump donnera à nos hommes et à nos femmes le meilleur équipement et le meilleur soutien du monde quand ils serviront, et les meilleurs soins du monde quand ils reviendront comme anciens combattants à la vie civile.
Enfin, nous devons développer une politique étrangère sur la base des intérêts américains
Les entreprises ne réussissent pas quand elles perdent de vue le cœur de leur intérêts. Il en va de même pour les nations.
Regardez ce qui est arrivé dans les années 1990. Nos ambassades au Kenya et en Tanzanie ont été attaquées ; dix-sept braves marins ont perdu la vie sur le USS Cole. Et qu’avons-nous alors fait ? Il semble que nous ayons fait plus d’efforts pour faire entrer la Chine à l’OMC – ce qui a été un désastre pour les Etats-Unis – que pour arrêter al Caïda.
Nous avons même eu l’opportunité de capturer Oussama ben Laden et nous ne l’avons pas fait. Puis nous avons été frappés au World Trade Center et au Pentagone – la pire attaque que notre pays ait connue dans son histoire.
Les objectifs de notre politique étrangère doivent avoir pour fondement les intérêts de sécurité américains. Voici mes priorités :
Au Moyen-Orient, notre objectif doit être de vaincre les terroristes et de promouvoir la stabilité de la région, pas un changement radical. Nous devons être clairvoyants à propos des groupes qui ne seront jamais rien d’autre que des ennemis.
Et nous devons être généreux qu’avec ceux qui prouvent qu’ils sont nos amis.
Nous désirons vivre en paix et en amitié avec la Russie et la Chine. Nous avons de sérieuses différences avec ces deux nations, et nous devons les considérer avec les yeux grand-ouverts. Mais nous ne sommes pas tenus d’être des adversaires. Nous devrons chercher des terrains d’entente sur la base d’intérêts communs. La Russie, par exemple a aussi connu l’horreur du terrorisme islamique.
Je pense qu’un allègement des tensions et de meilleures relations avec la Russie – depuis une position de force – est possible. Le bons sens dit que ce cycle d’hostilité doit s’achever. Certains disent que les Russes ne seront pas raisonnables. Je veux en avoir le cœur net. Si nous ne pouvons pas trouver un bon accord pour l’Amérique, alors nous quitterons rapidement la table de négociations.
Régler nos relations avec la Chine est une autre étape importante vers un siècle de prospérité. La Chine respecte la force. Et en lui permettant de tirer avantage de nous en matière économique, nous avons perdu tout son respect. Nous avons un déficit commercial massif avec la Chine, nous devons rapidement trouver le moyen de ramener ce déficit à l’équilibre.
Une Amérique forte et intelligente est une Amérique qui trouvera un ami meilleur en Chine. Nous pouvons en bénéficier tous les deux ou nous pouvons aussi choisir chacun des chemins différents.
Lorsque j’aurai été élu président, je demanderai un sommet avec nos alliés de l’OTAN, et un autre avec nos alliés asiatiques. Au cours de ces sommets, nous discuterons non seulement d’un rééquilibrage des engagements financiers, mais aussi du nouveau regard que nous pourrons porter sur les nouvelles stratégies à adopter pour faire face à nos défis communs.
Nous allons par exemple discuter de la manière d’améliorer la mission et la structure de l’OTAN qui sont anciennes – nées de la guerre froide – pour faire face à nos défis communs, y compris sur des sujets comme l’immigration et le terrorisme islamique. Je n’hésiterai pas à déployer nos forces armées quand il n’y a pas d’alternative possible. Mais si l’Amérique se bat, elle doit se battre pour gagner. Je n’engagerai jamais ce que nous avons de meilleur dans une bataille sans nécessité – et je ne le ferai seulement si nous avons un plan pour une victoire.
Notre objectif est la paix et la prospérité, pas la guerre et la destruction.
Le meilleur chemin pour atteindre cet objectif est de construire une politique étrangère ordonnée, réfléchie et cohérente.
Nous avons eu exactement le contraire avec le président Obama et la secrétaire d’Etat Clinton : une politique étrangère imprudente, à la dérive et sans direction – une politique qui a, dans son sillage, entraîné la destruction.
Après avoir perdu des milliers de vies et dépensé des milliards de dollars, nous sommes en bien plus mauvaise posture au Moyen-Orient que nous ne l’avons jamais été auparavant.
Je défie quiconque d’expliquer la vision stratégique d’Obama/Clinton en matière de politique étrangère – la désastre a été total et complet.
Je serai prêt aussi à utiliser les ressources financières de l’Amérique. Le levier financier et les sanctions peuvent être très persuasifs – mais nous devons nous en servir de façon sélective et avec détermination. Notre puissance ne sera utilisée que si les autres ne jouent pas dans les règles.
Nos amis comme nos ennemis doivent savoir que si je trace une ligne rouge, je vais m’y tenir.
Cependant, à la différence d’autres candidats à la présidence, la guerre et l’agression ne seront pas d’instinct mon premier mouvement. Vous ne pouvez pas avoir de politique étrangère sans diplomatie. Une superpuissance comprend que la prudence et la retenue sont les véritables signes de la force.
Je n’étais pas alors au service du gouvernement, mais j’étais totalement opposé à la guerre en Irak, disant depuis des années qu’elle déstabiliserait le Moyen-Orient. Malheureusement, je ne me trompais pas, et le plus grand bénéficiaire en a été l’Iran, qui prend systématiquement avantage sur l’Irak jusqu’à atteindre ses riches réserves pétrolières – ce qu’il ambitionne depuis des dizaines d’années. Et maintenant, pour couronner le tout, nous avons l’Etat islamique.
Mon objectif est de mettre en place une politique étrangère qui se poursuive sur plusieurs générations.
C’est pourquoi je chercherai aussi des experts de talent avec de nouvelles approches et des idées pratiques, plutôt que de m’entourer de ceux qui ont de parfaits CV, mais très peu à s’enorgueillir à l’exception de leur responsabilité dans une longue histoire d’échecs politiques et de pertes continues à la guerre.
Enfin, je travaillerai avec nos alliés pour revigorer les valeurs et les institutions occidentales. Au lieu d’essayer de propager des « valeurs universelles » que tout le monde ne partage pas, nous devrions comprendre que le renforcement et la promotion  de la civilisation occidentale et de ses réalisations feront plus pour inspirer des réformes positives autour du monde que des interventions militaires.
Ce sont là mes objectifs, en tant que président
Je rechercherai une politique étrangère que tous les Américains, quel que soit leur parti, puissent soutenir, et que nos amis et alliés respectent et accueillent favorablement.
Le monde doit savoir que nous ne partons pas à l’étranger à la recherche d’ennemis, que nous sommes toujours heureux que de vieux ennemis deviennent amis, et que de vieux amis deviennent des alliés.
Pour atteindre ces objectifs, les Américains doivent à nouveau avoir confiance en leur pays et dans ses dirigeants.
Nombre d’entre eux devraient se demander pourquoi nos politiciens paraissent plus intéressés à défendre les frontières de pays étrangers que les leurs.
Les Américains doivent savoir que nous mettrons à nouveau la population de ce pays au premier plan. En matière de commerce, d’immigration, de politique étrangère – les emplois, les ressources et la sécurité de l’Américain qui travaille seront toujours ma première priorité.
Aucun pays n’a jamais prospéré qui a échoué à défendre ses propres intérêts d’abord. Nos amis comme nos alliés mettent les leurs avant les nôtres, et nous, tout en étant équitables avec eux, devons faire de même.
Nous ne livrerons plus ce pays, ou sa population, aux sirènes trompeuses du globalisme.
L’Etat-nation reste le vrai fondement du bonheur et de l’harmonie. Je suis sceptique quant aux ententes internationales qui nous lient ensemble et tirent l’Amérique vers le bas, et je ne ferai jamais entrer l’Amérique dans aucun accord qui réduirait notre capacité à contrôler nos propres affaires.
L’ALENA par exemple a été un désastre total pour les Etats-Unis en vidant nos Etats de leurs entreprises et de leur emplois. Jamais plus. Seul l’inverse se produira. Nous allons conserver nos emplois et en amener de nouveaux. Il y aura des conséquences pour les entreprises qui quittent les Etats-Unis uniquement pour les exploiter plus tard.
Je regarderai clairement le monde au travers du prisme des intérêts américains.
Je serai le plus grand des défenseurs de l’Amérique et son plus loyal champion. Nous ne nous excuserons pas de rencontrer à nouveau le succès, mais au contraire adhérerons au patrimoine unique qui fait de nous ce que nous sommes.
Le monde est plus pacifique et plus prospère quand l’Amérique est plus forte.
L’Amérique jouera sans désemparer le rôle de pacificateur.
Nous aiderons à sauver des vies, et, même, l’humanité elle-même.
Nous devons faire en sorte que l’Amérique soit à nouveau respectée. Et la rendre grande à nouveau.
Si nous réussissons, peut-être ce siècle sera-t-il le plus pacifique et le plus prospère que le monde ait jamais connu.
Merci à vous.