« Actuellement, seulement 30% des passeports présentés par les personnes entrant ou sortant de l’espace Schengen font l’objet un examen électronique visant à vérifier s’ils n’ont pas été perdus, volés ou contrefaits » apprenait-on le 12 mars dernier (1). Et encore que « les ministres de l’Intérieur des pays de l’Union européenne ont décidé jeudi de renforcer à partir du mois de juin les contrôles aux frontières de l’Espace Schengen, conformément à l’appel en ce sens lancé par les dirigeants européens après l’attentat début janvier à Paris contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo ». Deux mois – du 7 janvier au 12 mars – pour ne rien faire ? Parce que si « les ministres ont évoqué à terme la possibilité que des vérifications soient effectuées pour tous les ressortissants de l’UE entrant dans l’espace Schengen », ils ont conclu que « cette possibilité a été écartée pour le moment parce qu’elle pourrait prolonger considérablement le temps d’attente dans les aéroports » (sic). Autrement dit, tolérons les trafics et les trafiquants, les candidats terroristes de retour de leur djihad, plutôt que d’accroître les dépenses en personnel de contrôle aux frontières. Cris d’orfraies encore si l’on évoque le contrôle par chacun de ses frontières nationales : le tabou tient de la religiosité européiste.

Pourtant, les chiffres dévoilés par la Commission européenne en janvier étaient éloquents : le nombre des migrants irréguliers entrés en Europe a bondi de 155% en 2014 (276 000) par rapport à 2013 (108 000), l’essentiel (207 000) via la Méditerranée (2). Serait-il interdit de parler de catastrophe ? D’autant que la Commission a signé un accord avec la Turquie, l’une des portes d’entrée illégales de l’UE, prévoyant la libre-circulation des citoyens turcs dans l’UE sans visa d’ici 2017 (voir le document ci-dessous). Parmi ces migrants bien sûr, il faut compter les trafiquants de tout poil et les combattants revenant du djihad, formés aux armes. « Il y a aujourd’hui 3.000 Européens en Syrie et en Irak. Il pourrait y en avoir 5.000 avant l’été » – et peut-être 10 000 à la fin de l’année, reconnaissait Manuel Valls le 8 mars dernier. Combien de retours aujourd’hui et demain qui pourront sans entrave se déplacer en Europe ? Combien formés en Libye où les terroristes possèdent des camps dédiés ?
Personne ne peut être surpris, sauf distraction : en février de cette année, un quotidien italien, Il Messagero révélait que l’Etat islamique envisageait d’utiliser les migrants s’il y avait une intervention européenne en Libye : « Dans ces conversations téléphoniques interceptées par la police italienne, les djihadistes menacent d’envoyer des milliers de barques remplies de migrants vers les côtes italiennes. Ils parlent de « 500.000 migrants » soit la majorité des 700.000 qui attendent d’embarquer sur les côtes libyennes. « Les djihadistes émettent l’hypothèse d’envoyer à la dérive direction l’Italie, des centaines de barques remplies de migrants, dès le moment où notre pays évoquerait une intervention armée en Libye », écrit le quotidien romain » (3). L’Italie, qui est à 350km des côtes libyennes, devant être une cible privilégiée – elle a dû recueillir 170 000 migrants à elle seule en 2014.
Rien d’inattendu encore, rappelait Eugène Bastié pour le Figaro, la menace avait été agitée par le colonel Kadhafi lui même en 2011, aussi bien dans le Daily Mail britannique que lors d’un entretien accordé, à Tripoli, au JDD (4) : sa disparition provoquerait un chaos en Méditerranée. « Les passeurs de migrants utilisent une nouvelle technique, celle des «bateaux-fantômes» : il s’agit de lancer des cargos d’occasion ou des bateaux attendant la casse remplis à ras-bord de migrants, et envoyés à la dérive dans la Méditerranée, sans conducteur, pour obliger les équipes de sauvetage à intervenir. En occasionnant un désastre humanitaire, l’objectif de l’État islamique serait de créer le «chaos» en Méditerranée prédit par le colonel Kadhafi avant sa mort ». Or la Libye est bien devenue depuis sa mort centrale dans la diffusion du chaos autour d’elle, à la fois par mer, et par voie terrestre vers l’Afrique – les deux tueurs qui viennent de massacrer, mercredi 18 mars, 20 personnes à Tunis, ont été formés en Libye.
Et encore ? Le 7 mars dernier, le chef de la secte intégriste Boko Haram qui sévit au Nigeria et sème le chaos chez ses voisins a fait allégeance à l’Etat islamiste (5) – alors que, remarque Courrier International, « les armées tchadienne et nigérienne ont lancé, le 8 mars, depuis le Niger, une offensive aérienne et terrestre dans le nord-est du Nigeria contre Boko Haram ». Conséquence, « d‘un seul coup, l’EI compte 6 000 combattants de plus, et il a étendu sa présence en Afrique de l’Ouest, puisque Boko Haram contrôle une zone dans le nord-est du Nigeria qui fait à peu près la taille d’Israël. Cela vient s’ajouter aux engagements que l’organisation terroriste a reçus de groupes venant de Libye, d’Algérie, d’Egypte et d’Afghanistan. Boko Haram, quant à lui, peut puiser dans le prestige et le pouvoir de l’EI lui-même, pour ouvrir ce qui pourrait être un bon filon de réseaux, de financement, etc. ». Nos lecteurs le savent, après être intervenue directement au Mali (décembre 2013), la France a transformé en août 2014 l’opération Serval en opération Barkhane (6), avec un redéploiement de l’appareil militaire français capable de gérer la stabilisation de la région (3000 hommes sur cinq pays), évitant jusqu’ici, aidée par les Etats structurés de la région (Algérie, où se poursuivent des négociations avec les Touaregs, Maroc, Tchad, Niger…) l’apparition d’un « califat » islamiste au travers l’Etats faibles ou faillis de la région.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, évoquait dès le 13 janvier au Sénat la nécessité de réfléchir à l’espace Schengen : « Nous devons faire évoluer le regard que nous portons sur Schengen (pour) faire en sorte que nous puissions dans le cadre du code actuel, en l’interprétant intelligemment, faire en sorte que des contrôles plus réguliers, plus systématiques puissent se faire, pour des vols en provenance d’un certain nombre de pays, de manière à assurer une plus grande efficacité des contrôles de la police de l’air et des frontières ». En effet, insistait-il, « Nous devons accepter d’engager une réflexion au sein de l’Union européenne permettant une modification rapide du code Schengen, destiné non pas à remettre en cause l’atout que représente la liberté de circulation en Europe, mais destiné à faire en sorte que celle-ci se conjugue avec l’exigence de sécurité dont nous avons besoin ». Les accords de Schengen ont été signés il y a trente ans, la Convention de Schengen en 1990 et son entrée en vigueur en 1995. Ils concernent aujourd’hui 26 pays sur 28. Le ministre présente sa demande au sommet européen du 12 février à Bruxelles, puis le 12 mars : à quoi le commissaire aux affaires intérieures, « Dimitris Avramopoulos, et la présidence lettonne de l’Union ne disent pas non mais s’en tiennent aux débats toujours en cours sur le cadre légal de Schengen et « la détermination d’indicateurs de risque commun ». En clair : la manière d’opérer ces contrôles et, le cas échéant, sur quels voyageurs » (8). Connaissant la réactivité de la Commission, on peut discuter longtemps des indicateurs de risques communs. 

 

Manuel Valls s’est donc décidé, à huis clos, à interpeler la Commission : à Jean-Claude Juncker, qui avait cru bon de ressusciter l’idée « d’armée européenne », il répondait : « L’Europe a désarmé et a affaibli ses défenses. J’ai noté avec intérêt ce que Jean-Claude Juncker a déclaré il y a quelques jours sur une armée européenne. Ma réponse est simple : cette armée, elle existe, en l’état … car c’est la France qui en assume le plus gros de la charge, notamment au Mali et au Sahel pour lutter contre le terrorisme ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui la responsabilité de la sécurité européenne n’est pas équitablement répartie. Or mon pays ne peut ni ne veut tout faire seul (…) Nous devons avoir un débat sur la manière de mieux mutualiser les dépenses et de les répartir entre Européens. L’Europe doit prendre ses responsabilités ». Notons qu’il va manquer trois à quatre milliards pour boucler le budget de l’armée, et que ce sont nos soldats qui sont à risque, sacrifient leurs vies, travaillent avec un matériel obsolète. « Jusqu’ici la réponse des Européens a toujours été que l’UE ne peut financer que des opérations préalablement décidées à Vingt-Huit » commente le Figaro (9) en nous livrant le texte de Manuel Valls. Lequel, annoncé comme dévoilé jeudi 19 mars, est introuvable sur le site de Matignon. On ne sait donc pas si le Premier ministre a évoqué ou non l’espace Schengen.
En bon politicien, Jean-Claude Juncker a fait une apparition le 19 mars sur Europe1, pour tenir des propos apaisants – sans aucun engagement ni précision, pensons communication. « Je crois que nous sommes en face d’un risque de guerre polymorphe et donc la menace terroriste doit être prise en compte quand nous discutons des moyens de défense de l’Europe. L’armée française, qui est une des seules armées européennes à savoir déployer rapidement ses moyens, sauve très souvent l’honneur de l’Europe. Sans l’armée française, l’Europe serait sans défense ». Quant à la répartition de l’effort financier ? Jean-Claude Juncker a évoqué « une prise en charge plus collective de cet effort de défense qui est celui de la France » (9). Sans dire ni comment ni quand. Autant dire en renvoyant les mesures concrètes aux calendes grecques ? De qui se moque-t-on ? Quoiqu’il en soit, il appartient au Premier ministre, s’il ne peut arracher à ses partenaires un accord de bon sens, d’assurer d’abord à ses concitoyens une sécurité aujourd’hui incertaine de leur fait. Point n’est besoin de copier un Patriot Act américain liberticide, mais de prendre ici et maintenant les mesures qu’imposent les circonstances françaises. Et cela est de sa responsabilité.
Le cancer islamiste concerne l’Europe et sa mare nostrum, la Méditerranée, dont le Maghreb. Il s’étend très rapidement vers l’Afrique sahélienne et centrale. Il ne sera contenu que par la coopération entre les intéressés – le Maghreb et l’Afrique sont demandeurs. Mais la situation implique, du côté européen, une remise en cause d’accords pris il y a trente ans dans un contexte différent, remise en cause, réflexion qui ne peut pas attendre : Schengen doit être repensé. Faute de quoi dit l’accord, « des contrôles peuvent être rétablis par un État, de façon temporaire sur le seul motif de risque d’atteinte à la sécurité nationale, à l’ordre public ou à la santé publique ». La France est encore un Etat, n’est-ce-pas ?

Hélène Nouaille
 

Cartes :
Les routes de l’immigration clandestine en 2012 :
http://www.la-croix.com/var/bayard/storage/images/lacroix/actualite/europe/comment-l-europe-cherche-a-controler-ses-frontieres-2013-10-03-1032434/35860211-1-fre-FR/Comment-l-Europe-cherche-a-controler-ses-frontieres_article_popin.jpg
Immigration illégale en 2013 :
http://www.la-croix.com/var/bayard/storage/images/lacroix/actualite/europe/l-immigration-clandestine-en-europe-2015-01-15-1267943/carte_frontex_bis/41572897-1-fre-FR/carte_frontex_bis_lacroix_moyen.jpg
Les foyers du terrorisme islamique (cliquer dans la colonne de gauche ou dans les zones grisées pour des précisions sur chaque groupe et sa zone d’influence). On peut agrandir la carte à volonté.
https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=zXNNJAJvG5Rw.kX5JVci7WV2Q

Document :
Zoom sur l’espace Schengen (au 1er janvier 2015)
L’espace Schengen compte 26 États membres. Outre 22 États de l’UE sur 28, l’espace Schengen compte quatre États (Suisse, Liechtenstein, Norvège et Islande) qui n’en font pas partie. Les accords de Schengen, signés en 1985 et entrés en application en 1995, prévoyaient la libre circulation des personnes entre les États signataires et la suppression des contrôles systématiques aux frontières terrestres, aériennes et maritimes. En conséquence, tout étranger qui entre, légalement, dans un des pays signataires a le droit de circuler librement dans tout l’espace Schengen. Des contrôles peuvent être rétablis par un État, de façon temporaire sur le seul motif de risque d’atteinte à la sécurité nationale, à l’ordre public ou à la santé publique.

Six États de l’UE n’en font pas partie. Le Royaume-Uni et l’Irlande sont les deux seuls pays non signataires des accords mais ils participent à certaines dispositions d’échanges d’informations. Le Royaume-Uni n’a introduit que tardivement la carte d’identité et dispose de deux types de passeports : celui de citoyen britannique et celui de citoyen britannique d’outre-mer, le second ne donnant pas accès à la libre-circulation dans l’espace Schengen. L’Irlande quant à elle ne souhaite pas voir sa frontière avec l’Irlande du Nord se renforcer si elle devait adhérer à l’espace Schengen. Autre contexte, Chypre, du fait de la partition de l’île, a un calendrier différé sans échéancier précisément fixé, la limite entre les deux entités n’étant pas reconnue comme frontière. L’établissement de postes frontières sur la Ligne Verte reviendrait à reconnaître l’existence de la République Turque de Chypre du Nord (RTCN). Seule la réunification (en discussion) pourrait en l’état actuel changer les choses. La Roumanie et la Bulgarie attendent depuis plusieurs années une adhésion, sans cesse repoussée par les actuels membres, peu enclins à voir arriver de nouvelles vagues de migrants de ces deux États. En outre, il existe une crainte de voir se mettre en place de nouvelles routes de l’immigration clandestine par ces deux pays : la frontière turco-bulgare est en cours de renforcement par la construction d’un mur d’une trentaine de kilomètres ; la frontière roumano-moldave, sur le fleuve Prout très sinueux, est un haut lieu de la contrebande de cigarettes. La Croatie envisage d’adhérer à l’espace Schengen en 2016, une fois ses frontières sécurisées. Elle bénéficie pour cela d’une enveloppe financière de 80 millions d’euros versés par l’UE. Les Balkans sont une plaque tournante de l’immigration clandestine vers l’UE et demeurent une terre d’émigration, dont la Croatie se trouve la porte d’entrée. De nombreux citoyens croates vivent en outre dans le sud de la Bosnie-Herzégovine voisine, disposant de la double nationalité.
Au cours des dernières années, la Grèce avait été montrée du doigt pour son incapacité à lutter contre les passages clandestins via la mer Egée et sa frontière terrestre avec la Turquie. Elle a construit un mur anti-immigration de quelques kilomètres sur le segment le plus poreux de sa frontière terrestre avec la Turquie.

Depuis la fin 2010, les citoyens d’Albanie et de Bosnie-Herzégovine sont dispensés de visa pour se rendre dans l’espace Schengen. Cette mesure s’appliquait depuis 2009 aux autres États des Balkans occidentaux. Des négociations sont en cours dans ce sens avec les autorités du Kosovo. Bruxelles avait voulu ainsi récompenser leurs efforts dans la sécurisation de leurs systèmes de contrôles et la mise en place de passeports biométriques. Néanmoins, face à la multiplication des demandes d’asile déposées par des ressortissants des États des Balkans dans plusieurs États ouest-européens, la Commission a menacé de restaurer l’obligation de visa. Un mécanisme dans ce sens a été voté par le Parlement en 2013.

Pour les États de la CEI en revanche, le régime de visa est maintenu, bien qu’assoupli avec la Moldavie. Du fait de l’adhésion des pays baltes, l’oblast russe de Kaliningrad se trouve enclavé dans l’espace Schengen. Les citoyens russes souhaitant s’y rendre par voie terrestre, tout comme les habitants de l’oblast pour aller dans le reste de la Russie, doivent disposer d’un document de transit lituanien. La Russie demande régulièrement la levée du régime de visa avec l’UE. Un accord sur la circulation des populations frontalières est entré en vigueur, qui permet notamment aux habitants de Kaliningrad de se rendre plus facilement dans les régions polonaises et lituaniennes limitrophes, et réciproquement. Il en est de même pour les habitants vivant à proximité des frontières ukraino-polonaise et ukraino-slovaque. Un accord de ce type a été signé avec la Biélorussie mais n’a pas encore été ratifié. Notons enfin que quatre États de la CEI – l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et l’Arménie – qui sont les plus impliqués dans un rapprochement avec l’UE, dispensent les ressortissants européens communautaires de visa pour des séjours de moins de trois mois.
Les régions et les territoires non européens de l’UE (DROM et COM français, Antilles néerlandaises) ne sont pas couverts par les accords de Schengen, de même que plusieurs territoires européens au statut particulier (Groenland, Héligoland, Svalbard, îles Féroé…).

L’abolition des contrôles aux frontières intérieures de l’Union a reporté cette fonction à ses frontières extérieures, qui font désormais l’objet de contrôles renforcés du fait de l’importance des enjeux migratoires (Méditerranée, frontière orientale). Une politique commune de visas est encouragée et un fichier informatique commun, le Système d’information Schengen (SIS), mutualise les identités des personnes « interdites de territoire ». Chaque État peut rétablir, lorsqu’il le veut et le juge nécessaire, des contrôles sur les personnes à ses frontières.
Extrait de Geoconfluences, le 6 janvier 2015, L’Europe entre associations, alliances et partenariats. L’état de l’Union européenne, de la zone euro, de l’espace Schengen et de l’Otan au 1er janvier 2015, Pascal Orcier, professeur agrégé, docteur en géographie et cartographe, associé à l’UMR 5600 Environnement, Ville, Société, Lyon.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/etpays/Europe/EurDoc13.htm#section-2

 

Notes :
(1) Zonebourse, le 12 mars 2015, Danièle Rouquié, Contrôles renforcés en juin aux portes de l’espace Schengen
http://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Controles-renforces-en-juin-aux-portes-de-lespace-Schengen—20020629/
(2) Le Figaro, le 14 janvier 2015, Le nombre de migrants irréguliers vers l’Europe a bondi de 155% en 2014
http://www.lefigaro.fr/international/2015/01/14/01003-20150114ARTFIG00396-le-nombre-de-migrants-irreguliers-vers-l-europe-a-bondi-de-155-en-2014.php
(3) Le Figaro, le 19 février 2015, Eugène Bastié, L’Etat islamique envisage d’envoyer 500 000 migrants en Europe depuis la Libye
http://www.lefigaro.fr/international/2015/02/19/01003-20150219ARTFIG00151-l-etat-islamique-menace-d-envoyer-500000-migrants-en-europe-depuis-la-libye.php
L’article d’Il Messagerohttp://www.ilmessaggero.it/primopiano/esteri/isis_intercettazione_migranti_italia/notizie/1186106.shtml
(4) Le JDD, le 6 mars 2011, Kadhafi : C’est moi ou al Caïda
http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Actualite/Le-dictateur-libyen-Mouammar-Kadhafi-a-recu-deux-journalistes-du-JDD-samedi-sous-sa-tente.-279073
(5) Courrier international, le 9 mars 2015, Boko Haram et l’Etat islamique, l’alliance de la terreur
http://www.courrierinternational.com/article/2015/03/09/boko-haram-et-l-etat-islamique-l-alliance-de-la-terreur
(6) Léosthène n° 970/2014, le 22 octobre 2014, Afrique : échec au djihad proto-étatique
On a vu cet été apparaître, dans cette région moyen-orientale ravagée par la guerre depuis 2003 et l’invasion américaine de l’Irak, un « Etat islamique » dont personne n’avait prévu l’émergence. Un Etat ? La difficulté à le nommer (EIIL, DAESH, ISIS…) est très révélatrice : de quoi s’agit-il ? Le colonel et historien militaire Michel Goya remarquait, en août dernier, en réfléchissant à ces « Légions dangereuses » : « L’armée de Daech, c’est la force de Falloujah, ou celle qui a affronté les Français au Mali en 2013, multipliée par trois ou quatre…». Le rapprochement entre les deux situations est intéressant : d’une part parce que dans tous les cas, les combattants se réfèrent à un islam intégriste, d’autre part parce qu’aucun Etat ne s’est constitué en Afrique autour de ce que notre expert militaire appelle la « première vraie armée proto-étatique ». De sa place, en définissant une politique et des objectifs clairs – dont la protection de ses intérêts propres –, avec le savoir-faire et la qualité de son armée pourtant maltraitée dans son allocation financière, dans la légalité et dans la continuité, et avec l’appui indispensable de certains de ses alliés, la France a réussi à empêcher un Etat de tomber aux mains d’islamistes mafieux. Analyse.
Voir aussi Léosthène n° 1000/2015, le 18 février 2015, Terrorisme islamique : jonctions à l’œuvre
(7) Public Sénat, le 13 janvier 2015, Cazeneuve veut une réflexion sur « une modification rapide du code Schengen »
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/cazeneuve-veut-une-reflexion-une-modification-rapide-code-schengen-780765
(8) Le Monde, le 12 mars 2015, Jean-Pierre Stroobants, Antiterrorisme : Paris plaide pour un contrôle systématique aux frontières de l’espace Schengen
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/03/12/paris-veut-renforcer-les-mesures-antiterroristes-a-l-echelle-europeenne_4592581_3224.html
(9) Le Figaro, le 19 mars 2015, Jean-Jacques Mevel, Valls : « L’armée européenne existe, c’est la France »
http://www.lefigaro.fr/international/2015/03/19/01003-20150319ARTFIG00113-valls-face-au-terrorisme-l-armee-europeenne-existe-c-est-la-france.php