La Turquie avait, pendant la guerre froide, quelques raisons de se sentir « assiégée ». Riveraine de la mer Noire avec l’URSS, gardienne du Bosphore, membre de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) elle jouait un rôle de verrou des mers chaudes à l’encontre de la redoutable puissance soviétique. Elle appartient, dès la fin de la deuxième guerre mondiale (1947) à l’appareil mis en place par le président Truman pour « endiguer » le communisme. Admise dans l’OTAN en 1952, elle accueille bases et radars américains. Elle se sent aussi menacée sur le plan régional, en particulier quand elle devient, avec la chute du Shah (1979) et la révolution iranienne, un contre-modèle laïc au modèle islamique incarné par l’Iran voisin sur son flan…